Le filet anti-grêle : de la théorie à la pratique
Parmi les solutions physiques qui suscitent débat, le filet anti-grêle s’impose aujourd’hui comme la stratégie la plus visible. Autrefois réservé à la pomme ou à la cerise, il colonise peu à peu les vignobles périphériques aux zones à risque.
Comment ça marche ?
- Le filet se déploie au-dessus du rang, suspendu à des poteaux renforcés.
- En cas de chute de grêle, il amortit l’impact direct des projectiles, réduisant les dommages sur la feuille, la fleur ou la jeune baie.
- Certaines versions « toile » protègent aussi des coups de soleil intenses, ce qui n’est pas négligeable dans le Roussillon.
Le coût reste élevé : selon la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales, il faut compter de 7 000 à 10 000 € par hectare installé, sans compter la main-d’œuvre pour la pose-dépose (Source : « Dossier spécial filets anti-grêle », La Vigne, 2023). En moyenne, à l’échelle du Roussillon, moins de 3% du vignoble est équipé à ce jour. Les filets sont souvent privilégiés sur :
- Les jeunes vignes, particulièrement sensibles.
- Les parcelles réputées « grêleuses » historiquement.
- Les cépages à forte valeur ajoutée (ex : Grenache noir haut de gamme).
À Ille-sur-Têt, un domaine a installé 2 ha de Grenache sous filet : l’investissement a été amorti dès la première année, suite à un orage en juillet. La perte de production a été limitée à moins de 10%, contre 60% pour la parcelle voisine non protégée.