Le poids des coopératives : entre solidarité et standards uniformisés
L’autre spécificité du Roussillon réside dans sa tradition coopérative. Dès le début du XXe siècle, les vignerons de la région se sont regroupés pour mutualiser les moyens de production et de commercialisation. Ces coopératives, sources de solidarité et de prospérité pour de nombreuses familles, favorisaient parfois une production de volume au détriment de la qualité.
La mise en avant des appellations nécessite souvent un virage vers des productions plus identitaires, avec des cahiers des charges exigeants : rendements plus faibles, vinifications précises, élevages soignés. Ce passage d’une production majoritairement “en vrac” à une mise en bouteille soignée a demandé du temps.
Vers une montée en puissance qualitative
Ce n’est qu’à partir des années 1980 que la dynamique a véritablement changé. Des vignerons pionniers, inspirés des mouvements qualitatifs en Languedoc ou du renouveau des Côtes du Rhône, ont commencé à bouleverser les habitudes locales. On peut citer Gérard Gauby, figure emblématique, qui a su prouver que le Roussillon pouvait produire des vins secs d’exception en symbiose avec leurs terroirs.