Côtes du Roussillon Villages : un cran plus haut dans la hiérarchie des rouges
Ce que l’on nomme Côtes du Roussillon Villages, c’est une sorte de « cru collectif », réservé exclusivement aux vins rouges, et officialisé en 1977, quelques mois après la grande AOP « générique ». Elle s’étend uniquement sur 32 communes du nord du département, autour de la vallée de l’Agly – un triangle de coteaux pierreux, de schistes et de calcaires, battu par la tramontane et caressé par le soleil méditerranéen.
Là, la réglementation resserre la vis, avec des critères bien plus exigeants, qui traduisent l’ambition de ces terres : être l’expression la plus profonde et la plus complexe du Roussillon rouge, souvent sur des parcelles plus pauvres, vieilles vignes, rendements faibles et cépages spécifiques.
Focus sur la réglementation Côtes du Roussillon Villages
- Cépages : Le cœur du cahier des charges. Obligation de présence majoritaire (au moins 2 cépages principaux) : Grenache noir, Syrah, Mourvèdre, Lladoner pelut, Carignan noir. Syrah et/ou Mourvèdre doivent compter pour au moins 30% de l'assemblage, avec au moins deux cépages principaux dans le vin (INAO).
- Sols et altitude : Limité aux zones les plus propices, en évitant les alluvions profondes et les parties trop fertiles.
- Rendements : Plafond abaissé : 45 hl/ha maximum (parfois moins de 30 hl/ha dans la pratique sur les vignes âgées !).
- Élevage : Aucune obligation, mais tradition d’élevage plus long, souvent 12 à 18 mois en fût ou cuve.
- Rosé et blanc : Interdits sous cette AOP. Seuls les rouges peuvent revendiquer Villages.
Au-delà de ce socle, la discipline se pousse encore plus loin dans les différents « Villages » communaux autorisés à ajouter leur nom à l'appellation : Caramany, Latour-de-France, Lesquerde, Tautavel, avec chacun leur propre micro-cahier des charges, poussant parfois la sélection des cépages ou la limitation des rendements à l’extrême.