Un vignoble façonné par les remous de l’histoire
Le vignoble roussillonnais n’est jamais resté à l’écart des grands bouleversements historiques. Dès l’époque romaine, la culture de la vigne prend racine ici, profitant du climat méditerranéen et des sols variés riches en schistes, marnes et galets roulés. Plusieurs siècles plus tard, au Moyen Âge, Perpignan et toute la plaine roussillonnaise deviennent des carrefours de commerce. Les vins du Roussillon sont exportés vers l’Espagne, l’Italie et même plus loin, notamment à travers les ports de Collioure ou de Port-Vendres.
Mais c’est surtout la période moderne, et particulièrement les XVIIe et XVIIIe siècles, qui structure le vignoble actuel. Après le rattachement du territoire à la France en 1659 par le Traité des Pyrénées, le Roussillon conserve sa forte identité catalane tout en devenant un vivier de production vinicole pour alimenter les grandes villes françaises.
Cette histoire chargée est traversée par des instabilités. Le phylloxéra, comme ailleurs, frappe durement les vignes au XIXe siècle. Si la reconstitution du vignoble est rapide grâce au greffage sur des plants américains (Vitis labrusca), le Roussillon n’échappe pas aux crises de surproduction de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui marquent tout le Midi viticole.