Le Roussillon et le tournant des vins doux naturels
La grande révolution viticole du Roussillon, avant même les AOP modernes, fut la naissance et l’encadrement des vins doux naturels (VDN). Ces vins emblématiques, comme le banyuls ou le rivesaltes, sont directement liés à une découverte technique : la mutage à l'alcool.
Etabli au XIIIe siècle par Arnaud de Villeneuve, médecin et alchimiste célèbre de l’Université de Montpellier, le mutage permit de conserver le sucre naturel des raisins en stoppant la fermentation grâce à de l’alcool vinique. À partir du XVIIe siècle, ces vins devinrent une signature du territoire et leurs exportations s’intensifièrent, notamment via le port de Collioure.
En 1872, un premier texte législatif fit son apparition pour protéger les VDN, spécifiant leur méthode de production. Ce cadre législatif fut renforcé par la suite avec la loi de 1936 sur les AOC (appellations d'origine contrôlée), qui permit le classement de plusieurs territoires du Roussillon en AOC dédiées aux VDN. Le rivesaltes fut l’un des premiers à être reconnu officiellement, suivi de près par le banyuls.