Entre science et imaginaire : la carte comme récit pluriel
Finalement, représenter la diversité des sols du Roussillon sur une carte, c’est bien plus qu’un exercice technique. C’est tisser un dialogue entre la science du sol et la culture du vin – une tentative de faire parler le caillou, de mettre des couleurs sur l’intangible.
Ce travail trouve toujours un écho direct dans le verre : le même Grenache, issu de schistes noirs sur la Côte Vermeille, livre des notes de fruits noirs et d’épices douces, escortées d’une minéralité fumée. À quelques kilomètres, un Grenache sur galets roulés dans le Ribéral dévoilera un fruité plus solaire, des tanins veloutés, une emprunte de chaleur méridionale. Autant d’expressions, autant d’âmes, qui s’offrent d’abord à la contemplation du promeneur de carte…
La carte n’épuise jamais la réalité des sols, mais elle construit une passerelle précieuse entre celles et ceux qui les travaillent et celles et ceux qui les boivent. Dans le Roussillon, elle reste un marqueur d’identité, un outil de transmission à renouveler à chaque vendange – pour que la richesse invisible de la terre ne cesse jamais de nourrir la lumière des vins.