Structurer la qualité : priorité au collectif pour la reconnaissance des terroirs
Avec l’apparition du concept d’appellation d’origine contrôlée (AOC), dans les années 1930, les coopératives ont joué un rôle clé. Leur force collective a permis à des vignobles auparavant dispersés d’accéder à une vision cohérente de la qualité. En effet, structurer le paysage viticole ne se limite pas à cultiver des raisins : il s’agit d’organiser la production, le contrôle et la valorisation des terroirs selon des critères stricts.
La qualité des vins produits par les coopératives du Roussillon leur a d’ailleurs permis d’être les premiers promoteurs de l’appellation Vins Doux Naturels comme Rivesaltes, Banyuls ou encore Maury. Il faut rappeler que ces vins, grâce à leur vinification spécifique (mutage), nécessitaient une précision technique où le collectif savait faire ses preuves.
Dans les années 1970, alors que le Roussillon amorce une dynamique vers les vins secs et de terroir, les coopératives embrayent également. C’est en partie grâce à elles que les bases des AOC Côtes du Roussillon et Côtes du Roussillon Villages, officielles depuis 1977, ont pu être posées.
Les apports techniques des coopératives
- Mise en commun des infrastructures, notamment les pressoirs et les chais de vinification modernes, souvent inaccessibles aux petits producteurs.
- Dynamisation des pratiques agronomiques et œnologiques à travers des laboratoires intégrés au sein des coopératives.
- Engagement pour la préservation des cépages locaux comme le grenache noir, le macabeu ou le carignan, valorisant leur expression dans les AOP.
Ces initiatives techniques et qualitatives marquent définitivement le territoire. Elles ancrent les premiers standards d’un vin du Roussillon structuré, lisible et cohérent pour les consommateurs.