La réalité du terrain : rendements effectifs vs. rendements autorisés
Sur le papier, les chiffres sont clairs. Dans les vignes des Pyrénées Orientales, la réalité est une tout autre histoire. Entre sécheresse chronique (près de 300 mm de pluie certaines années à Banyuls), tramontane, vieilles vignes, faibles densités de plantation, la plupart des domaines n’atteignent pas les seuils autorisés.
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Dans les coteaux de Collioure ou Banyuls, obtenir 25 hl/ha relève déjà de l’exploit ; les parcelles non irriguées plafonnent souvent à 15–20 hl/ha.
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En plaine (Aspres, Agly), des rendements supérieurs sont possibles — mais ils se font rares sur les belles parcelles de Carignan ou Grenache plantées avant 1950.
Ces écarts illustrent la singularité du Roussillon : un vignoble où la contrainte naturelle est plus forte que la norme administrative, où le “rendement maximum” est souvent un plafond inaccessible. Pour certains vignerons, parler de rendement, c’est presque un miroir aux alouettes : “Ici, la nature est notre garde-fou bien avant l’INAO”.