L’exposition des parcelles et ses répercussions sur le vin
Lumière et maturité : ce que la carte ne dit pas, le vin le révèle
Une vigne orientée au sud, sur un coteau pentu, reçoit plus d’ensoleillement direct. En Roussillon, la différence d’insolation mesurée entre un versant sud et un versant nord peut atteindre 15% sur l’année (source : Météo France 2021). Cela accélère la maturation, concentre les sucres, parfois au risque d’un déséquilibre. À l’est, la lumière douce du matin favorise toutefois la préservation de l’acidité, ce qui est recherché pour des blancs plus vifs et des rosés frais. Les parcelles nord, soumises à moindre stress hydrique, conviennent bien aux cépages délicats ou à la recherche de fraîcheur, un atout de taille dans un contexte de réchauffement climatique.
La cartographie, couplée aux analyses de maturité, permet ainsi d’adapter non seulement le choix du cépage mais aussi la date des vendanges, l’égrappage ou l’élevage. Elle évite les “angles morts” du terroir et minimise les risques de sur-maturité ou de blocage physiologique.
Les vents dans les cartes : un relief qui s’écoute
L’exposition, ce n’est pas seulement le soleil. Le Roussillon est secoué par la tramontane et caressé par les brises maritimes. Des cartographies spécifiques, construites à partir de relevés météorologiques et de stations locales (Météociel), modélisent les couloirs de vent : cette donnée, croisée à l’exposition, guide les plantations à la recherche d’un effet “venturi” bénéfique pour la ventilation des grappes et la lutte contre les maladies cryptogamiques.
- Un versant sud-ouest exposé à la tramontane sèche plus vite après la pluie : limitation du botrytis.
- Un vallon encaissé, peu ventilé mais exposé au matin, favorise l’arôme et la complexité des blancs.
Ici encore, seule la cartographie, à l’échelle fine, sait distinguer entre une “parcelle à maladie” et une “parcelle à grand vin”.